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Le Dessin

Définition et origine

Le dessin est une technique de représentation visuelle sur un support plat.
Il trouve ses origines dans l'art pariétal (-30000, -40000 av jc jusqu'à aujourd'hui) Le terme « dessin » désigne à la fois l'action de dessiner, l'ouvrage graphique qui en résulte, et la forme d'un objet quelconque.
Le « dessin linéaire » représente les objets par leurs contours, leurs arêtes et quelques lignes caractéristiques ; au-delà de cette limite, le dessin se développe en représentant le volume par les ombres, souvent au moyen des hachures, incorpore des couleurs, et rejoint, sans transition nette, la peinture.
Le mot s'est écrit indifféremment « dessein » ou « dessin » jusqu'au XVIIe siècle, impliquant la notion d'intention, de projet, dans un travail de plus grande portée, en architecture, en peinture, en gravure.
L'essor de la production industrielle au XIXe siècle a fait distinguer rigoureusement le dessin artistique et le dessin technique, une forme très codifiée de dessin linéaire qui vise plus à communiquer les informations précises nécessaires à la fabrication ou à l'utilisation d'un objet ou d'un bâtiment qu'à en donner une évocation visuelle.

Histoire

Le sens du terme « dessin » évolue avec l'histoire des arts visuels. Le mot dessin est tiré de dessigner, avec l'influence de l'italien disegno signifiant représentation graphique (1444). Le terme italien signifiait à la fois la pratique, et le projet ou intention.
Ce double sens a été conservé avec le mot français dessein. Ce n'est qu'au XVIIIe siècle, vers 1750, que le champ sémantique évolue, dessin (sans e après ss) ne signifiant plus que la mise en forme. Le sens de projet ou de conception a été conservé dans le terme anglais design, qui vient de l'italien designo et du français dessein.
Il faut envisager les deux sens du mot, même si l'amateur peut s'intéresser aux dessins produits à titre de préparation d'un ouvrage, aussi bien qu'à ceux valant pour eux-mêmes (Jacquet 2010).
Le dessin, comme projet d'un ouvrage, se trouve partout dès le Moyen Âge dans les arts plastiques, y compris l'orfèvrerie et la mode. Il résume et développe la pensée plastique de l'auteur, et lui permet de la présenter à ses clients ou commanditaires, sous une forme plus légère et demandant moins de temps que la réalisation définitive.
Les dessins n'étaient pas en général destinés à être conservés ; cependant, selon Paul Valéry, « le souci de la personne et de l'instant l'emportant sur celui de l'œuvre en soi et de la durée, la condition d'achèvement a paru (…) contraire à la « vérité », à la « sensibilité » et à la manifestation du « génie » (…) l'esquisse a valu le tableau », et ce goût s'est aussi porté vers les projets, études et dessins préparatoires.
Cette évolution commence en France à la fin du XVIIIe siècle. La première exposition des dessins du Cabinet du Roi a eu lieu au Louvre en 1797.
Le dessin comme art autonome, ne visant à rien d'autre que lui-même, naît des discussions dans le milieu des artistes et des amateurs sur les qualités plastiques et les principes gouvernant la peinture.
La Querelle du coloris oppose au XVIIIe siècle les partisans de la couleur à ceux du dessin.
Le « dessin », dans ces discussions, ne dépend ni de la technique, ni du support.
Il s'agit principalement de la ligne de contour des sujets, opposée à la surface colorée et à ses modulations, comme l'a fait Léonard de Vinci. Les polémiques opposent ceux qui prennent exemple sur Poussin pour privilégier le dessin, allant jusqu'à considérer avec méfiance le raccourci, les recouvrements de personnages, les ombres fortes, à ceux qui, admirant Rubens, accordent plus de valeur à ceux qui savent nuancer, juxtaposer, organiser les couleurs, avec une touche visiblement variée.
Ce sens restreint du « dessin », associé à la perspective linéaire, va se poursuivre jusqu'au xxe siècle.
Les rapports entre dessin et peinture fluctuent. L'impressionnisme reproche en général au dessin le caractère intellectuel et contraignant que lui attribuent les courants picturaux qui l'ont précédé.
Le cubisme renoue avec le dessin, sans l'obligation de présenter, par la perspective, un point de vue unique.
Avec Flaxman commence une succession d'artistes qui ne présentent que le dessin linéaire.
Au XIXe siècle, les dessinateurs trouvent avec la lithographie et le dessin de presse des moyens de vivre de leur activité, sans nécessairement produire autre chose.
Bien que les techniques de reproduction contraignent un peu leur style, ils peuvent aussi bien réaliser des peintures dessinées, rendant le clair-obscur par des hachures, que des purs dessins linéaires, comme l'ont fait Picasso, Matisse ou André Lhote.
Le dessin animé emploie depuis son invention dans les années 1920 des quantités de dessinateurs.
Dans la deuxième moitié du XXe siècle, la bande dessinée cesse de s'adresser spécifiquement aux enfants et le dessin narratif, nourri des techniques du dessin de presse, du cinéma, de la littérature, devient une des branches importantes de l'art du dessin.

Dessin et peinture

Lorsque le projet graphique vise à la durée, choisissant son matériel à cet effet, on parle de peinture.
L'acte de dessiner, sur pierre ou sur plâtre, sur bois, sur toile peut bien en être à la base :
la peinture se définit, par opposition au dessin, comme devant durer.
Si pour Léonard de Vinci, le dessin du contour est une partie de la peinture, pour Braquemond, quatre siècles plus tard, « le mot « dessin » résume tous les termes de la langue des arts plastiques (…)
Les expressions : trait, modelé, couleur, ornement, forme, ligne, valeur, effet, etc. ne servent que pour aider par l'analyse à la signification du mot dessin ».
Il n'y a pas de différence fondamentale entre le dessin et la peinture, si ce n'est que, d'après certains théoriciens de l'art, le dessin est monochrome dans son essence, la peinture colorée.
Mais des dessins peuvent être en couleurs, soit directement dans le tracé, soit par coloriage dans un deuxième temps.
Une peinture peut être linéaire et peut être monochrome comme c'est le cas des grisailles.
La plupart des peintures (surtout lorsqu'elles sont figuratives) sont préalablement dessinées, ou dessinées en cours d'élaboration. On dessine aussi bien avec une brosse large qu'avec un crayon affûté, même si la matière est différente. On parlera donc de dessin lorsque les contours, les tracés, demeurent apparents, par rapport à des œuvres où dominent taches colorées, aplats de couleur.
Le dessinateur Alfred Kubin, traitant du dessin, non comme projet, mais « comme une fin en soi immédiate », écrit :
« Cet art répond à une modeste impulsion. Il ne rivalise pas avec les phénomènes de la nature mais se contente d'en produire des signes. Il est symbolique ».
C'est, pour lui, cette modestie qui distingue le dessinateur, qui l'amène à limiter son domaine d'exploration au papier et à l'encre de Chine, à la plume et au pinceau, qu'il étudie à fond.
« Ma contemplation intérieure s'est éclaircie :
ma vision s'est alors déplacée vers un assemblage de lignes aussi rigoureux qu'un système économique »

Les types de dessins



Dessiner pourquoi


Croquis, par un membre de la famille Lines, XIXe siècle.. Croquis

La rapidité d'exécution caractérise le croquis, dessiné face au sujet. Les esquisses sont les premières idées pour un travail important.
Le croquis doit saisir l’essentiel sans s’attarder sur les détails.
Il sert de notation, parfois d’exercice. Sa rapidité d’exécution fait du « geste » graphique un élément important de son caractère.
Croquis et esquisses servent dans tous les types de dessin.

Église Saint-Augustin à Paris, élévation de la façade principale, par Victor Baltard, en 1868-1871. Plume et encre, rehauts d'aquarelle et d'or. Dessin d’architecture

Le dessin est à la base du métier d’architecte, même si l’utilisation de l’outil informatique réduit l'importance des habiletés manuelles.
C’est en dessinant, d’abord sous forme d’esquisse et de croquis, puis de dessins plus élaborés, que l’architecte trouve et précise son projet.
Cette étape préliminaire de dessin à main levée est à peu près universellement pratiquée.
L’étape suivante consiste à disposer les éléments indépendants de l'aspect visuel, comme les conduites de fluide, et effectuer les calculs de résistance des matériaux.
On revient ensuite au dessin pour tracer les plans nécessaires aux constructeurs.
Cette étape est maintenant effectuée par dessin assisté par ordinateur avec les logiciels propres à l’architecture. Elle se faisait au moyen des outils du dessin technique, le crayon ou le portemine à mine dure, la règle, l’équerre, le té, sur une table à dessin, puis un passage à l'encre au tire-ligne et plus tard au stylo technique.
L'architecte fournit aussi au commanditaire des plans de façades et des vues en perspective réalistes, en couleurs, avec des ombres qui indiquent le relief, et les éléments de décor qui vont donner vie à l’ensemble :
plantes, personnages, véhicules, etc. L’architecte devait donc avoir une connaissance poussée de la perspective, rigoureusement construite. Selon le degré de précision de ces dessins, les accessoires pouvaient être traités d’une manière simplifiée, afin de ne pas prendre le pas sur l’essentiel, l’architecture.
Chaque architecte pouvait avoir sa façon personnelle de traiter arbres, véhicules et personnages (dénommés grouillots dans le jargon des architectes).
Les architectes ont dessiné de véritables œuvres d’art, souvent mises en couleurs à l’aquarelle. De nos jours, les logiciels 3D dispensent de la partie technique de ce travail, tandis que des illustrateurs spécialisés réalisent d’après les plans ou perspectives fournis par les architectes des dessins de présentation pour des projets non encore construits, pour la publicité et l'information des acheteurs potentiels.

Étude, par Michel-Ange, 1503. Dessin d'étude

Le dessin sert au sculpteur pour effectuer ses recherches.
Sa spécificité est due au fait qu’il n’est pas une fin en soi, mais une étape de son travail, pour lui permettre de visualiser ses projets en vue d’une réalisation en trois dimensions :
le rendu du volume est donc prépondérant, par des zones ombrées avec ou sans dégradés, et l’absence ou la neutralité du fond.
Tous les dessins de sculpteurs ne sont pas des chefs-d’œuvre du strict point de vue de la qualité du dessin, mais ils sont toujours les témoins fidèles du travail de leur auteur, et certains sont des œuvres d’art à part entière.

Benjamin Roubaud (1811-1847), Panthéon charivarique, La Caricature, 10 octobre 1841. Dessin de presse et caricature

La presse depuis qu'elle existe a caricaturé et illustré les travers de ses contemporains surtout quand ce sont des personnes publiques. Un jour des dessinateurs et journalistes sont assassinés pour avoir publiés des dessins... À la suite des caricatures de Mahomet en 2006, Kofi Annan, alors Secrétaire général de l'ONU, a organisé une conférence de deux jours, le 16 octobre 2006, au siège de l'Organisation des Nations unies à New York, réunissant 12 des dessinateurs de presse les plus renommés au monde pour « désapprendre l'intolérance ».
Durant cette conférence, le dessinateur français Plantu, du journal Le Monde, également instigateur de la conférence, a lancé un mouvement qui avait pour objectif paradoxal une meilleure compréhension et un respect mutuel entre des populations de différentes croyances ou cultures, avec le dessin de presse, qui professe la simplification et l'exagération, comme moyen d'expression d'un langage universel.
Il projetait de réunir des dessinateurs de presse de plusieurs pays et de promouvoir la liberté de la presse en matière de caricature à travers le monde.
Le 26 mai 2008, l'association Cartooning for peace est née de cette initiative et qui regroupe aujourd’hui différents dessinateurs de plusieurs journaux dans le monde.

Little Nemo comic strip by Winsor McCay. 1907-1908 Bande dessinée

La bande dessinée combine l'art de raconter des histoires à celui de les représenter par le dessin. Souvent un scénariste s'associe avec un dessinateur. Une maison d'édition de bande dessinée peut aussi confier le dessin et le scénario à plusieurs artistes.
Dans ce cas, les dessinateurs respectent un style graphique, et les scénaristes le caractère des histoires et de leurs personnages. Une série peut ainsi durer, comme celle des Pieds Nickelés, pendant plusieurs générations.
À partir du dernier tiers du XXe siècle, aussi bien en Europe (Duc 1981) qu'au Japon où le manga est très populaire1, les dessinateurs de bande dessinée ont cherché à produire un style graphique personnel et caractéristique, qui contraste avec l'effacement de l'artiste pour la production d'un style défini par les éditeurs, fréquent auparavant.

 Rembrandt, Autoportrait, 1630, gravure, Rijksmuseum La gravure,

pratique d’une incision (le dessin) sur une surface dure, généralement plane. Cette surface est enduite d'encre avant d’être estampé sur du papier afin de révéler le dessin fait par l'artiste.

Il existe plusieurs techniques en voici quelques unes :

La Gravure en creux

Dans la gravure en creux, toutes les lignes ou les points du dessin sont creusés soit mécaniquement, soit chimiquement. L'encre est retenue au fond des tailles, les partieslisses et non gravées de la plaque, elles restent blanches.
Parmi les techniques de la gravure en creux, on citera:
l'eau forte au trait,
l'aquatinte,
le vernis mou,
la gravure au sucre,
la pointe sèche,
le burin,
la manière noire.

La Gravure en taille d'épargne

On parle de taille d'épargne, ou de gravure en relief lorsque « la planche est creusée partout où l'impression ne doit pas avoir d'effet ; le dessin seul est conservé au niveau initial de la surface de la planche, il est épargné.
L'impression d'une gravure en taille d'épargne peut se faire à la main, ou sur une presse typographique.
C'est la technique employée pour la gravure sur bois et la linogravure.
La gravure manuelle utilisant le canif, le ciseau ou la gouge pour la gravure sur bois de fil ;
La gravure manuelle utilisant principalement le burin pour la gravure sur bois de bout ;
La gravure manuelle utilisant des gouges pour la linogravure ;
La gravure en criblé sur métal, où il n’y a pas enlèvement de matière, mais où le métal est repoussé au-dessous de la surface d’impression par la frappe d’un burin et d’un ciselet, ou de poinçons de formes diverses, donnant des points, des motifs, des traits droits ou courbes, etc.

La Gravure sans gravage

Certaines techniques de reproduction ne nécessite pas forcément de gravure, au sens strict, elles appartiennent tout de même à la même famille, ainsi en est il de:
la lithographie (du grec lithos, « pierre » et graphein, « écrire ») est une technique d’impression qui permet la création et la reproduction à de multiples exemplaires d’un tracé exécuté à l’encre ou au crayon sur une pierre calcaire.
La sérigraphie est une version améliorée du pochoir en papier découper, sur la base d'écran en tissus tramés qui selon les endroits bouchés ou non viennent reproduire le dessin voulu. Il est possible de superposer les couches avec des couleurs transparentes ou non...

Les outils du dessin

Dessiner avec quoi


Carrés


Les craies carrés Conté


 Rembrandt, Autoportrait, 1630, gravure, Rijksmuseum

Les Carrés Couleurs de Conté à Paris permettent à la fois un travail précis et nerveux grâce aux arêtes des bâtonnets, ainsi que des aplats grâce à la tranche du carré. Ils offrent une belle gamme de couleurs qui ne se limite pas à celles sur la photo, loin de là...

pierre noire


La pierre noire est un outil de dessin au noir sombre et mat, constitué d'ampélite, souvent originaire de Bretagne, ayant la propriété de comporter de l'alun.
On trouve la pierre noire le plus souvent sous forme de crayon, brut ou entouré de bois, ou encore sous forme de craie rectangulaire.
Elle est utilisée pour les esquisses, mais aussi pour les dessins plus raffinés. Elle a été très utilisée pendant la Renaissance, souvent sur papier gris ou brun, et souvent accompagnée de rehauts de gouache blanche, d'encre de Chine sèche ou en lavis, de lavis de bruns, ou encore de sanguines.
La pierre noire employée avec la sanguine et la craie blanche est une technique dite « aux trois crayons ».
La majorité des grands peintres de la Renaissance ont dessiné avec cet outil.

Fusains


Le fusain est une branche de saule ou de fusain d'Europe carbonisée en vase clos.
Bien que concurrencé par des produits plus élaborés (craies et mines de différents types), le fusain reste un outil de dessin irremplaçable.
Si beaucoup d'artistes depuis la Renaissance ont utilisé le fusain (Léonard de Vinci, Verrocchio, Dürer, Pontormo), peu d'œuvres ont été conservées parmi lesquelles celles de Carrache, Baroche, Reni ou Dominiquin. Le mot fusain ou fusin, comme instrument de dessin, est attesté en français depuis 17041. Les artistes le désignaient aussi sous le nom de charbon de Garais.
Cependant, pour Karl Robert, « l'essor du fusain remonte à 1847 ou 1848. ».
Cet usage n'est pas sans rapport avec le goût de l'époque pour le rendu des lumières.
Plus que les crayons, la pierre noire, la sanguine, en effet, le fusain se prète aux aplats et au rendu du modelé.
Classiques (Prud'hon) et Romantiques (Delacroix, Goya) s'en servirent comme instrument de dessin.
Les post-impressionnistes en firent un usage plus approfondi, tels Degas, Redon et surtout Seurat. Ce dernier réalisa de nombreuses études préparatoires à ses œuvres pointillistes et (et c’est la majorité) de dessins indépendants (série des 'Noirs') au fusain qui lui permettaient de travailler la composition par plans de valeurs, recherchant les volumes sans avoir recours à la ligne et analysant les jeux d’ombres et de lumières au seul moyen des gris.
Auguste Allongé fut un des maîtres du fusain au XIXe siècle. Il enseigna le dessin au fusain et publia en 1873 un traité sur cet art qui fut traduit en plusieurs langues.

mine de plomb


La mine de plomb, parfois également appelée style de plomb, crayon de plomb ou pointe de plomb est un outil d'écriture et de dessin en forme de crayon, généralement sans étui de bois contrairement au crayon (parfois appelé aussi crayon à papier, crayon à mine, etc.), qui est composé de plomb, d'argent ou d'alliage à base de plomb, de bronze ou d'étain.
Le terme mine de plomb en minéralogie est un synonyme désuet du graphite, pris ici dans son sens originel, « pierre destinée à écrire ou dessiner ».
La première utilisation du plomb dans le domaine de l'écriture a été le tracé de lignes fines sur les supports d'écriture pour assurer la rectitude des lignes écrites. Égyptiens, Grecs et Romains utilisent de petits disques de plomb (en latin : plumbum) qu'ils glissent le long d'une règle pour « régler » le papyrus ou le parchemin.
Les mines de plomb pointues pour régler, mettre en page et dessiner sont attestées dans des écrits au XIIe siècle ; le moine Théophile écrit que l'on « dessine sur les parchemins avec un style formé d'un alliage de trois parties de plomb pour une partie de bronze. »
Différents minerais de plomb, taillés en baguettes, seront également utilisés ; leur fragilité les fera recouvrir de cuir ou enchâsser dans une gaine de bois dès le XIVe siècle. Ils sont les ancêtres du crayon. En allemand on utilise le mot Bleistift pour « crayon », signifiant littéralement « crayon de plomb », qui montre bien l'origine du crayon, de même qu'en anglais le mot lead (dans lead pencil) désigne aussi bien le « plomb » que la « mine » de crayon.
Lors de dragages de la Seine à Paris sous le Second Empire, de nombreuses mines de plomb en plus ou moins bon état, datant du Moyen Âge au XVIIIe siècle, ont été découvertes. Ces crayons de plomb étaient en grande partie fabriqués et vendus dans les échoppes situés sur les parapets du pont Neuf, d'où leur présence dans le fleuve.

Graphite


Un crayon est un instrument de dessin et d'écriture. Il est constitué d'une petite baguette de bois servant de gaine à une mine de la même longueur, l'extrémité de la baguette étant parfois recouverte d'une gomme à effacer. Lorsque la mine est usée, on taille le bois en maintenant la forme conique de l’extrémité, de manière à dégager une nouvelle longueur de mine, au moyen d’un canif ou d’un taille-crayon ou d'un bouton à retour sur le portemine (mine rétractable).
L'usage d'un stylet solide et sec, concurremment à l'encre, remonte à l'Antiquité. La pointe de métal a été longtemps utilisée pour réaliser des dessins ou pour écrire rapidement, l'écriture destinée à être conservée se faisant à l'encre avec les outils appropriés.
Les Romains utilisent un stylet de plomb, puis un alliage de plomb et d'étain. Cette pratique est à l'origine du terme mine de plomb, toujours en vigueur bien qu'il n'existe plus de véritable mine « en plomb » depuis le milieu du XIXe siècle.
Le mot anglais pour « mine » est toujours lead (« plomb »), comme l'allemand utilise Bleistift ou « pointe de plomb ».
Au cours du Moyen Âge on expérimente divers expédients, des sortes de mines qu'on entoure de bois pour les protéger de la casse. Au XVIIe siècle, on découvre en Angleterre un important gisement d'un minerai noirâtre dont on pense alors que c'est une substance semblable au plomb, d'où le nom qu'on lui donne, plombagine. Il s'agit en fait de graphite.
Le crayon moderne a été mis au point indépendamment par l'inventeur autrichien Joseph Hardtmuth en 1792 (l'Allemagne disposait de gisements de graphite de qualité très inférieure) et par le chimiste français Nicolas-Jacques Conté en 1795 pour remplacer le graphite pur (la plombagine) dont l'importation d'Angleterre était interdite par le blocus.
« Il mélangea du graphite moulu très fin avec de la poudre d'argile, en fine pâte qu'il compressa en mines, et après séchage les mit au four.
En variant le temps de cuisson, la température, et la proportion argile/graphite il obtint des mines de diverses duretés. »
Conté définit une échelle de dureté en chiffres de 1 (le plus doux) à 5, qui correspondait pratiquement à celle de Brockmann en lettres dont il est parlé plus bas.
La marque Conté a été rachetée par la société Bic en 1979 et a fêté ses 200 ans en 19853.
Avant la généralisation de l'invention de Conté, le crayon, préfigurant le portemine actuel, était un tube métallique fendu et muni d'une petite bague coulissante pour maintenir la mine, ceci aux deux extrémités, ce qui permettait d'utiliser deux mines différentes (plombagine et craie blanche, sanguine, sépia, etc).
Par la suite, pour le dessin technique ou de précision, le crayon « en bois » a été remplacé par le portemine utilisant des mines aux diamètres calibrés de 0,3 - 0,5 - 0,7 ou 0,9 mm (pour les principaux formats), ou encore des mines de 2 mm ou 3,15 mm.
L'Angleterre vint donc plus tard que le continent à l'usage du crayon en bois.
On continua à fabriquer des bâtons carrés de graphite pur. En 1838, Henry Bessemer invente une méthode pour comprimer la poudre de graphite et reconstituer des bâtons de graphite solide à partir des déchets de l'exploitation.
Aux États-Unis, des fabricants s'installent :
le premier est William Munroe, en 1812.
On doit à Ebenezer Wood le premier usage de la scie circulaire et le façonnage hexagonal des crayons.
La fabrication intensive et la consommation de cèdre (Red cedar) pour le bois des crayons sont telles au début du XXe siècle qu'on en vient à récupérer le bois des menuiseries et des barrières, avant de recourir au Incense cedar (Calocedrus ou cèdre à encens, une variété proche du Thuya), un bois qui ressemble au cèdre mais qui provient de forêts aménagées, et qui est encore majoritairement utilisé.
Cependant Bic réalise maintenant des crayons dont le bois est remplacé par de la résine de synthèse (à base de matériaux recyclés) qui est plus résistante et ne provoque pas d'échardes en cas de brisure.
En France, en revanche, des crayons de bois sont toujours fabriqués selon la technique traditionnelle mise au point par Nicolas-Jacques Conté.
La Compagnie Française des Crayons fabrique aussi tous les crayons beaux arts (sanguines, pierres noires, pastels, fusains, etc) pour la marque Conté à Paris, elle détenue par le groupe Colart.
Le 30 mars 1858, Hymen Lipman dépose un brevet pour la gomme fixée à l'extrémité du crayon.

Poudres


Bien réussir son dessin nécessite d’avoir souvent recours à des poudres de graphite et fusain.
Ces poudres peuvent évidemment être assimilées à un crayon graphite ou à un fusain puisqu’elles sont susceptibles de produire les mêmes effets que ces divers instruments.
Aussi, si l’on préfère la poudre à l’outil lui-même c’est également parce que la réalisation d’aplats au moyen d’une grande et large mine n’est pas toujours suffisante.
Auquel cas, l’artiste cherche alors à obtenir des masses de plus en plus homogènes et couvrantes à l’aide des poudres de graphite et fusain qui, elles, réussissent à très bien faire l’affaire.
En décidant de se servir d’une grosse mine de graphite ou d’un fusain, chacun pourra se rendre compte que les fonds à remplir dans un dessin deviennent de plus en plus simples à produire.
Cependant, plus la surface à remplir est étendue, plus il sera judicieux de laisser la place aux poudres de graphite et fusain. En effet, pour cette technique de rechange, la texture et les rendus ne changent pas, avec à la clé la possibilité d’être bien plus productif dans le travail de génération d’ombres et de lumières.
Il existe par ailleurs de nombreuses façon d’étaler correctement les poudres de graphite et fusain, le choix de l’un de ces procédés dépendant essentiellement de l’effet désiré par le dessinateur. Ainsi, le premier « outil » pour se servir du graphite en poudre est la main, outil qui a quand même pour inconvénient le fait que l’on puisse laisser des empreintes sur le papier.
Il y a encore le chiffon, la peau de chamois, ou alors un simple papier capable de retenir convenablement la poussière de graphite.
On prendra le soin de préciser que les poudres de graphite peuvent varier du point de vue de la couleur ou de l’utilisation qui en est faite. En effet, les commerces peuvent en proposer avec un aspect sanguin ou sépia, d’autres étant plus sombres, proches du noir ou du gris métallisé.
Aussi, certaines poudres de graphite et fusain sont classiques et gardent les mêmes effets et réactions que les mines de crayon et fusain, tandis que d’autre encore peuvent être diluées à l’huile ou à l’eau.
Retenons que les poudres diluables à l’eau sont des poudres de graphite et fusain aquarelle. Cela ne signifie rien d’autre que le graphite en question peut être passé au pinceau mouillé à l’eau, et offrir ainsi plus de possibilités créatives à l’artiste.


Acquérir quelques bases de dessin

Les Bases du dessin


Lumière


Les Ombres et les Lumières


 Par temps nuageux la lumière ne vient plus d'un point soleil mais de partout, pas d'ombre des personnes. La lumière est la source nécessaire du visible. Le visible n'existe pas sans lumière.
Au départ, il y a la lumière du jour (du soleil), qui varie selon l'heure, la saison et les conditions météo...
Mais sa nature, c'est la lumière blanche du soleil, qui au contraire des lumières artificielles qui auront des tendances coloréees, jaune, bleues, sera celle qui couvrira le spectre le plus large (au delà même des possibilité physiologique de notre vision) , et donnera le meilleur rendu des couleurs...
 Dans cette pièce claire la lumière rentre par la fenêtre et rebondit sur les sols et murs pour recreer des sources de lumieres Hormis la qualité et la nature de la lumière il va aussi être question de son contexte.
A la lumière du jour dehors dans un jardin, ciel nuageux, bleu...
A la lumière du jour dans un intérieur clair ou sombre de par sa couleur...
A la lumiere du jour au fond d'une grotte ou la lumiere ne rentre pas...
considérant une lumière,qui selon sa source, son intensité, sa couleur, son contexte va avoir des effets variables elle va produire un éclairage sur l'objet et va produire sur des objets "clairs" des ombres, (je précise clair car sur des objets foncés,voire noirs, l'éclairage produira de la lumière)...
On verra plus loin que la nature de l'objet aura aussi son influence sur la lumière.

Considérons un objet mat, blanc, et lisse.

Il est nécessaire de distinguer deux types d’ombres :

 La lumière réfléchit au sol et éclaire l’objet d’en dessous, pour faire apparaître le terminator. • Les ombres de formes :

les ombres de formes sont celles que l’on trouve directement sur les objets.
C’est elles qui nous dessinent le modelé des objets. Sans elles, la représentation en trois dimensions ne serait pas ce qu’elle est.
On peut décomposer cette ombre en plusieurs parties comme sur le schéma suivant .
 La lumière réfléchit au sol et éclaire l’objet d’en dessous, pour faire apparaître le terminator. Notez que le terminator est la partie entre ombre et lumière qui est particulièrement visible lorsqu’une source de lumière vient « déboucher » un peu l’ombre de forme.
S’il existait une seule source de lumière et que la lumière ne « rebondissait » à aucun moment sur une surface (comme le sol), nous ne verrions pas ce terminator et l’ombre de forme serait complètement noire derrière l’objet.

• Les ombres portées :

les ombres portées d’un objet sont aussi les ombres qui sont issues d’un objet, mais uniquement celle(s) qui sont projetées sur une surface.
D’ailleurs, elles portent aussi le nom d’« ombres projetées ».
L'ombre projetée pourra varier selon les natures des lumières (qualité, intensité, longueur... ), et selon le type directionnel (multiple, angulaire, englobante).
et donnera un dessin projeté au sol de l'objet qui tantôt sera net et parfaitement dessiné, ou flou et peu dessiné, voire totalement absent (lumiere englobante, ou à l'aplomb strict) et sinon multiple avec plusieurs sources lumineuses...

Ombres et valeurs

Lorsqu’on travaille le rendu des ombres au crayon de papier, on se rend vite compte qu’il existe d’autres paramètres que les ombres de formes et les ombres projetées.
Pour rendre tous les niveaux de gris (ou valeur) d’un dessin, il faut prendre en compte également :
Les couleurs d’un objet (et particulièrement sa valeur).
La réflectivité d’un objet :
selon la matière d’un objet, la lumière pourra agir différemment.
Chaque matériau a son propre indice de réflexion. Il existe deux types de réflexion :

les réflexions diffuses et les réflexions directes :

verseuse-cafetière-argent-fretel-3graines-19ème-MO-massat. –• les réflexions directes (ou anisotropiques) dépendent de la position de l’oeil par rapport à l’objet. Elles bougent avec l’oeil, et varient de position et de formes selon que l’on se déplace par rapport à l’objet ou pas.
Le miroir en est un bon exemple, et toute surface très réflective, comme un objet mouillé, du métal, certains plastiques, etc… Ce phénomène s’explique donc par la propriété de certains matériaux.

Les cuillères sont en argent aussi mais le 'martelage' altère le reflet. –• les réflexions diffuses ne dépendent pas de la position de l’oeil par rapport à l’objet, au même titre que les ombres portées. Voici un schéma qui résume bien comment la lumière réagit sur une surface qui diffuse la lumière.
Méduse. les reflexions diffuse où la lumière rebondit dans tous les sens.
Notez que ce phénomène est dû au fait que certaines surfaces semblent être planes, alors qu’à l’échelle microscopique c’est loin d’être le cas:
les rayons de lumière sont réfléchis dans toutes les directions, mais de façon homogène; assez pour que l’oeil ne puisse pas voir la différence lorsque l’on change de point de vue.

Visage qui par son aspect huilé devient une surface à reflet. La nature de la surface :

ce point rejoint le précédent, dans le sens où un objet peut être par exemple trempé dans l’eau (ou encore enduit de miel, de gélatine, de métal liquide, etc…) il prendra alors certaines propriétés de réflexion de la matière dont il est recouvert.

Méduse. La phosphorescence :
il est possible à certains objets de s’auto-illuminer, ce qui va altérer la perception des valeurs que l’on a de ces derniers.
cellule phosphorescente d'une méduse
Cette méduse est phosphorescente. Elle constitue une source de lumière primaire grâce aux propriétés des cellules qui la constituent.

La lumière est diffractée dans le verre, d'ou le décrochement du rebord de la table. La transparence de l’objet :
certains objets peuvent être transparents, et peuvent donc faire apparaître les couleurs d’autres objets directement à travers eux. Il arrive aussi que par réfraction, un objet puisse rediriger l’image un autre objet qui n’est pas directement derrière lui (comme dans le cas d’un verre ou d’un liquide).

grotte du hibou, Millau, France. Les cavités:
certains trous ou cavités seront très sombres, car la lumière ne passe plus ou s’épuise à l’entrée de cette cavité. La lumière aura rebondi plusieurs fois d’un côté et de l’autre de la cavité avant de s’épuiser, et de laisser apparaître une ombre de forme très sombre. On appelle cela le phénomène d’occlusion.
Encore une fois, l’occlusion dépend de la proximité des objets entre eux, mais aussi de la taille de la source lumineuse par rapport aux objets.

 La lumière réfléchit au sol et éclaire l’objet d’en dessous, pour faire apparaître le terminator. La technique du « test sur sphère » pour rendre les ombres de formes:
Passons maintenant à la pratique. La première technique que je vais vous enseigner est celle que j’appelle le test sphère.
Comme son nom l’indique, avant de rendre notre dessin, on peut s’entraîner à rendre les ombres de formes sur une sphère simple.
Imaginez qu’une sphère soit constituée d’une infinité de petits plans à sa surface.
Grossièrement, on peut schématiser une sphère avec des facettes plus ou moins importantes, et attribuer des valeurs à l’ombre de forme.
Chaque facette de la sphère n’est pas tournée de la même façon par rapport à la lumière (je parle d’une source de lumière unique).
Plus une facette est perpendiculaire au rayon de lumière, et plus elle sera claire.
À l’inverse,
plus une facette est parallèle ou «cachée » par rapport au rayon de lumière, plus l’ombre de forme sera foncée.

Main Levée


Les premiers exercices que je vous propose sont des gammes... Ils sont à répeter chaque jour pendant 20 mn.
Les bases du dessin reposent en priorité sur l'éducation de l'œil et de la main.
Certains gestes comme dessiner une ligne droite, une courbe ou un cercle, peuvent paraître anodins aux premiers abords, alors qu'ils peuvent se révéler être compliqués lors du tracé.

Les lignes droites

Le premier exercice consiste à apprendre à dessiner des lignes parfaitement droites et parallèles. Pour ce faire, munissez-vous d'un crayon et d'une feuille de papier.

Le positionnement de la main et du crayon :

Il est important d'adopter dès le début une bonne tenue du crayon dans la main, à savoir un peu plus haut que si vous écriviez.
Cela facilite l'aisance des tracés et la portée du crayon sur la feuille. Votre main doit être détendue et bien reposer sur le support.

Quelques conseils pour tracer des traits droits

• 1 : Dessin à main levée ne veut pas dire dessin rapide. On ne dessine pas précipitamment, mais assez doucement. Il faut trouver son rythme !
• 2 : Le crayon doit être tenu d’assez loin, en laissant cinq à six centimètres entre la pointe et les doigts.
• 3 : De temps en temps, au lieu du crayon, utilisez un feutre pour gagner en prudence et en assurance.
• 4 : On dessine avec le petit doigt tendu pour les tracés de grande longueur. Cela allège la pression du poignet sur la feuille et par la suite, vous pourrez vous appuyer uniquement sur l’auriculaire, sans poser le poignet, pour avoir une meilleure vue d’ensemble sur le dessin et ne pas le salir avec les frottements !

Maintenant que vous êtes bien positionné, c'est parti pour la première ligne. Au début, travaillez de préférence sur des lignes courtes, puis rallongez votre trait au fur et à mesure. Rapprochez les lignes... Gardez en mémoire qu'il faut toujours regardez plus loin que ce que vous êtes en train de dessiner.
Le tracé de votre main suivra... votre regard. puis, idem avec des verticales...
puis, idem avec des diagonales...
Avec le temps et l'expérience, vérifiez que vous avez maintenu une relative équidistance.

Les courbes

Toujours avec le même maintien du crayon que précédemment, nous passons à présent aux courbes, très présentes également dans la plupart des dessins. Les exercices suivants consisteront à effectuer des séries de courbes simples, puis plus complexes, et enfin limités par des formes géométriques :

Série n°1
Tracer à la règle deux lignes horizontales, puis en veillant à ne pas dépasser, tracer à main levée les différentes formes en faisant au mieux pour que chaque forme ressemble à la précédente.

Série n°2
Tracer à la règle des formes géométriques simples telles que le rectangle ou le triangle.
Puis essayer d'y placer les différentes courbes en veillant à conserver un certain nombre de points de contact.

Série n°3
Voilà deux exemples d'exercice utilisant un nombre plus important de courbes. Le premier représente une patte d'éléphant et ses variantes. Le second s'effectue avec un assemblage de "8" autour des deux axes, le tout formant une fleur.

Cette maitrise vous sera utile pour le dessin.
Elle peut aussi vous rendre créatif..
Varier alors à l'infini, les lignes continues, brisées, droites, courbes, resserées, écartées...
Pour produire une infinité de surface...
Vous pouvez alors créer des surfaces tramèes jolies et créatives qui viendront enrichir votre dessin/br> Ce genre de technique pourra s'appliquer à votre peinture pour rendre des matières comme la fourrure, un pull, un siège en paille...
Certains artistes comme John Franzen en font l'objet et le sujet de leur oeuvre.

Observation


Qu’est-ce que le Dessin d’Observation ?

Chapitres

Dessin d’observation et cerveau droit
Comment dessiner et reproduire facilement une observation en quelques étapes ?
Que peut apporter le dessin d’observation à titre personnel ?
Parmi les différents formes de dessin, le dessin d’observation est un incontournable.

Pas très palpitant de dessiner une corbeille de fruits quand on commence à apprendre à dessiner me direz-vous… Et pourtant, c’est une étape essentielle pour appréhender les bases du dessin !
L’observation est un processus complexe qui s’apprend.
Reproduire un objet avec justesse, examiner les traits d’un visage pour dessiner un portrait réaliste, peindre un paysage…
Ces exercices ont pour point commun les sens qu’ils doivent mobiliser.

Le philosophe indien Jiddu Krishnamurti, médaillé de la Paix par l’ONU en 1984 a dit :
« Observer sans évaluer est la plus haute forme de l’intelligence humaine. »

Le dessin d’observation, c’est également ça. Observer sans juger.
Ne pas laisser son cerveau interpréter ce que l’on voit, mais rester fidèle à la réalité.
Cela parait simple ? Et pourtant… Peu pratiqué dans le dessin de presse, le dessin d’observation consiste à reproduire de la manière la plus réaliste un sujet donné.
Il n’est en aucun cas question d’interprétation, d’imagination, de création…
C’est un art qui demande une maîtrise certaine des bases du dessin, mais aussi un entraînement personnel sur la manière dont on utilise ses sens.
Quand on regarde un bon dessin d’observation, on en arrive à se dire « C’est incroyable, on dirait une photo ! ».
Pour en arriver à ce stade, il est impératif de travailler son dessin en cours de dessin et de maîtriser le geste.
Dans un dessin d’observation réussi on retrouve :

La perspective,
Le respect des proportions,
Les textures et les matières,
Les ombres et la lumière,
La finesse des traits,
Le soin des détails.
Exercer son regard

Dessiner un visage ?
Dessiner une nature morte ?

Pour réaliser un dessin d’observation, il faut considérer que la main est le prolongement des yeux.
On ne doit dessiner que ce que l’on voit.
Pour y parvenir, il est évident que l’on doit pouvoir avoir le modèle en face de soi.
Le regard fait ainsi des allers-retours entre la feuille blanche et le sujet à dessiner.
Avant de commencer à tracer le premier trait de son dessin, il est important de s’accorder quelques minutes de réflexion pour visualiser son modèle dans sa globalité tout d’abord avant d’en observer chaque détail.

Comment ne pas s’y perdre ?

Des astuces existent de cours de dessin en ligne, mais avant de les aborder, il est important de faire un rappel concernant le fameux cerveau droit !

Dessin d’observation et cerveau droit
On dit souvent que pour dessiner de manière réaliste, il faut faire appel au cerveau droit. Qu’en est-il ? Quelle est la différence entre cerveau droit ou gauche ?
Le cerveau gauche est le cerveau analytique.
C’est la partie liée au raisonnement, à la logique,
Le cerveau droit
quant à lui gère ce qui touche à la créativité, à l’humeur mais aussi, et c’est bien là ce qui nous intéresse, à la perception des formes dans l’espace.
Cette théorie a été développée par Betty Edwards dans son livre « Dessiner grâce au cerveau droit ».
La bonne nouvelle ? Ces capacités ne sont pas innées. Elles se travaillent. Il est donc possible de s’exercer pour favoriser le développement du cerveau droit.
A première vue vous vous dîtes que le cerveau gauche, logique et raisonnable serait ici plus pertinent pour le dessin d’observation ?
C’est loin d’être le cas. Au contraire, l’hémisphère gauche aura tendance à déformer la réalité perçue.
Prenons les exemples des enfants, dont les capacités d’observation ne sont pas encore très développées...
Face à un modèle, ils ne dessinent pas ce qu’ils voient, mais ce qu’ils connaissent et surtout la représentation qu'ils s'en font.
Ils dessineront quatre roues à une voiture, même s'ils n'en voient que deux parce que, comme on le sait, une voiture possède quatre roues.

C’est un peu la même chose avec le cerveau gauche !

Fort des expériences personnelles et des connaissances de chaque individu, le cerveau gauche va analyser la perception visuelle et le dessin ne sera pas fidèle à la réalité, mais plutôt à une logique.

Le cerveau droit quant à lui percevra de manière réaliste les formes.

Concrètement, pour apprendre à dessiner d’après une observation, il est indispensable de poser un regard neuf sur les choses.
D’oublier tout ce que l’on a appris, tous nos a-priori pour ne se concentrer que sur la forme à reproduire.
Pour s’entraîner, il ne faut que très peu de matériel :
une feuille,
un crayon, un fusain ou de l’encre de chine.
une bonne dose de confiance en soi
Pas besoin de chevalet, de cours de peinture, de pinceaux…
Focalisez-vous tout d’abord sur la précision du croquis.
Comment dessiner et reproduire facilement une observation en quelques étapes ?
Le dessin d’observation se réalise en plusieurs étapes. Il sera toujours réalisé dans un ordre précis :
Le contour global de l’objet à dessiner,
Les détails observés.
Un dessin d’observation doit en effet respecter parfaitement un cadre, les proportions de l’objet dessiné et les perspectives.
Il faut donc saisir dans un premier temps les éléments à intégrer au dessin dans leur globalité.
Quand la première esquisse est ainsi tracée, on se pose alors la question de vérifier si chaque élément est bien conforme aux observations :
positionnement,
taille,
orientation…

Travailler son sens de l’observation

Une fois cette première étape réalisée, on peut alors se focaliser sur les détails qui composent le sujet.
Chaque élément doit être observé précisément de manière individuelle, mais aussi en le comparant aux autres éléments qui composent le sujet.
Ce travail demande des connaissances poussées en dessin et beaucoup de technique.
Il convient de formaliser les textures, les matières, la brillance, les ombres, mais aussi de travailler les espaces vides.
Pour apprendre le dessin, des exercices pratiques et faciles à réaliser vont favoriser le développement du sens de l’observation.

Vous pouvez par exemple choisir un exercice de dessin parmi ceux-ci :

Dessiner sans regarder votre feuille :
en partant du principe que la main doit être le prolongement de l’œil, scotchez votre feuille à la table et reproduisez un objet sans regarder la feuille.
Dessiner à l’envers :
c’est une des techniques pour apprendre à utiliser son cerveau droit. On choisit un modèle, mais on l’observe et on le reproduit à l’envers.
Une technique imparable pour se déconnecter du cerveau gauche et focaliser son attention sur ce que l’on voit.
Reproduire les formes vides :
on dépasse ainsi les blocages plus facilement. Au lieu de dessiner le bras d’un personnage, dessinez le vide entre son corps et son bras.
Il est aussi possible de s'entraîner au dessin à partir de photos. Ce n'est pas forcément une bonne habitude, car cela s'apparente plus à de la reproduction qu'à du dessin, mais ça peut rendre service quand on a pas le modèle sous la main. Il peut dans ce cas s'avérer plus intéressant de dessiner depuis une vidéo qui viendra mettre une contrainte de temps et une instabilité de pose, hihihi.

Dessiner ce que l’on ne voit pas

Non, je ne vais pas me contredire. Même si cela parait être un paradoxe flagrant, pour dessiner ce que l’on voit, il faut aussi dessiner ce que l’on ne voit pas, du moins à première vue.
Explications...
Le dessin d’observation, quand on prend des sujets en 3D, nécessite une maîtrise parfaite des perspectives, des profondeurs, des proportions, des lignes…
Il est donc essentiel de savoir ce qui se cache derrière le sujet pour reproduire un dessin fidèle à la réalité.
Prenons un exemple. Vous devez dessiner un personnage devant une bibliothèque.
Si vous vous focalisez sur ce que vous voyez, vous ne dessinerez qu’une partie du meuble.
Le risque, si vous ne placez pas sur votre esquisse le meuble dans sa globalité, c’est que les étagères de la bibliothèque ne soient pas parfaitement alignées, au même niveau, ou encore que la perspective soit faussée.
Même si le dessin final ne montrera que la réalité de l’observation, dans sa composition, il est important de faire figurer les éléments cachés qui semblent importants.
C’est la même chose pour représenter un personnage.
Une partie de son bras est cachée ? Il faudra pourtant savoir comment il est placé derrière lui pour produire un dessin réaliste.
La structure invisible influence l’apparence finale.

Que peut apporter le dessin d’observation à titre personnel ?

Le dessin d’observation est un exercice très intéressant, même en tant que dessinateur amateur. Il permet de développer efficacement certaines qualités et compétences :
Maîtriser ses gestes,
Développer son sens de l’observation,
Favoriser les capacités de concentration,
Se détendre, Profiter du moment...
C’est aussi une activité qui pourra être particulièrement utile dans la vie de tous les jours comme dans le travail. Le dessin d’observation est au cœur de nombreux domaines professionnels comme :
Les sciences,
L’illustration et le graphisme,
Le design,
L’architecture,
Le dessin d’audience ou la réalisation de portraits lors des procès,
Le dessin caricature,
Le dessin industriel,
Le dessin technique,
L’illustration médicale,
Les compétences acquises lors de vos cours de dessin sont nombreuses et transposables dans de nombreux domaines, plus ou moins artistiques.
Avant de passer maître dans l’art du dessin, vous devrez en passer par de nombreuses heures de pratique.
Le dessin d’observation est très formateur et permet d’aborder ensuite tous les styles de dessin plus facilement.
Pour découvrir en détail l’art du dessin, n’hésitez pas à expérimenter les techniques de dessin et outils (crayon, pastel, aquarelle, peinture à l’huile, gouache, logiciels de dessin…). Vous trouverez ainsi plus facilement votre voie et votre style.
Et si vous en avez la possibilité, inscrivez-vous à l'académie des arts de chailly en bière pour y suivre des cours, et être accompagné dans votre pratique par un gentil professeur !

A l'aveugle


le dessin d'observation



dessin sans regarder le dessin en cours de réalisation en 5,10mn, au bic

Je vous propose de dessiner sans regarder sa feuille tout en ne quittant pas le modèle des yeux (très important).
Le but de cet exercice est que les débutants en dessin s'inquiètent souvent trop des erreurs qu'ils commettent, donc ils interrompent le dessin en cours et tente de corriger ce qui leur semble "pas correct".
Si le dessin ne semble pas correct, c'est que l'on a pas assez étudié le modèle avec assez d'attention. Donc cet exercice permettra d'associer le regard à la main,et sans jamais douter, je vous conjure de faire confiance à votre cerveau, qui est celui qui dirige tout votre corps. Ce que vous ne savez pas lui le saura
En la matière il vaut mieux être vierge de tout savoir et en total servitude d'un cervau qui guide votre main par le biais de votre vision...
Il faudra donc garder les yeux fixés sur le modèle tout en traçant les contour au crayon.
Il ne faudra lever le crayon que pour aller sur une autre partie du dessin (les yeux par exemple).
Pour commencer, commencez cet exercice avec des objets aux contours simple comme des fruits, ou autres volumes simples.
Les yeux et la main devront se mouvoir avec la même vitesse pour qu'à tout moment l'oeil regarde le même détail que trace la main. C'est comme si l'on touchait avec la pointe l'objet en lui-même.
Les débuts seront un peu difficiles mais vous verrez, à la longue vous serez surpris du résultat.
Par ce dessin qui ne s'applique qu'au dessin d'observation aucune connaissance n'est requise (perspective, anatomie, proportion...), celles ci sont même à mettre en veille. Ce sera après avoir fait ce premier dessin que vous pourrez alors comparez le dessin et le modèle pour éventuellement corriger les erreurs, et défauts relevés...

Test du cerveau


Anatomie


1-Les proportions du corps humain

Avant de vous lancer dans la création d’un personnage, il vous faut bien comprendre la forme du corps humain. Tout d’abord, les personnages doivent ètre très simples. Au fur et à mesure que vous acquerrez de l’expérience, vous pourrez avoir plus d’ambition.
Simples ou complexes, vos modèles doivent représenter des ètres humains.
Regardez-vous bien dans un miroir, observez les gens qui vous entourent.
Nous sommes tous bâtis sur le même modèle, même s’il existe des différences de taille.
Le corps humain est un chef-d’oeuvre d’équilibre, composé de parties rigides ( l’ossature ) qui se meuvent au moyen de muscles.
On peut le diviser en quatre grandes parties en traçant trois lignes qui passent par le milieu de la poitrine, au niveau du pubis, et au dessous des rotules.
Notez aussi que la tête représente environ le septième de la hauteur totale.
Les bras descendent environ jusqu’à mi-cuisse, tandis que le coude et le genou se trouvent à la moitié du bras et de la jambe.
Pour se qui est de la largeur, la tête fait le tiers de la carrure d’épaule.
Si l’on examine le corps de profil,
on voit que la tête, le cou et le tronc ne forment pas une ligne droite, mais que le cou est incliné vers l’avant.
Le tronc est soutenu par la colonne vertébrale faiblement courbée en forme de S allongé.
La ceinture pelvienne, d’où partent les muscles des jambes, est une sorte de cuvette inversée.
De la même manière on peut dire que les muscles des bras sont rattachés à une paire de cintres, l’un devant et l’autre dans le dos. Si vous tenez compte de ces caractéristiques, vous pourrez construire une armature en fil de fer qui formera le squelette de votre personnage.

2-La tête

Le travail le plus délicat consiste à modeler la tête et les traits du visage pour un petit personnage, c’est moins important, à condition que l’on souligne le nez, les yeux, les oreilles et la bouche mais, pour un modèle plus grand, il faudra veiller à ce que les traits soient beaucoup plus précis. Petit ou grand modèle, le rapport entre les éléments qui composent la tête doit ètre respecté.
Regardez maintenant le schéma de la tête ( illustration ).
Une tête est un peu comme un oeuf doué de vie:
la seule partie véritablement mobile est le maxillaire inférieur.
L’expression, résultat du mouvement des muscles, se situe principalement autour des yeux et de la bouche.
Les yeux sont essentiellement des globes enfoncés dans les orbites et doivent ètre modelés en conséquence, les paupières supérieures et inférieures s’ajoutent par la suite.
De la même manière, les joues et les lèvres, ainsi que le menton sont successivement ajoutés.
Les yeux sont situés presque exactement sur une ligne passant par le milieu de la tête.
Les commissures des lèvres sont juste en dessous du centre de l’oeil.
De profil, l’oreille est un bon point de référence, surtout pour mesurer les yeux, le nez et la bouche.
Lorsque la tête est droite, la base de l’oreille est alignée avec la base du nez, le haut de l’oreille avec le sourcil.
Si l’on incline progressivement la tête vers l’arrière, ces positions relatives se modifient jusqu’à ce que le haut de l’oreille s’aligne avec la base du nez. si la tête est inclinée vers l’avant, les positions s’inversent.
L’oreille sert également à mesurer le rapport entre la tête et le reste du corps, de sorte que, si la tête est renversée en arrière, la base de l’oreille se trouve plus près du haut de l’épaule que si la tête était droite.
La ligne de la mâchoire forme une sorte de lettre L, dont la pointe se situe pratiquement sur la même ligne que la commissure des lèvres.
Si cette avalanche de détails vous semble insurmontable, n’oubliez pas que vous allez contruire votre personnage pas à pas. Vous arriverez à vous améliorer progressivement.
N’oubliez pas non plus que la forme du visage est définie par l’armature en fil de fer sur laquelle vous poserez peu à peu les volumes en cube ou en ballons.

Les mains

Voici des étapes à respecter pour pouvoir dessiner une main rapidement et de manière naturelle, même sans cours de dessin :

Dessiner un bloc pour la paume, un peu plus long vers le troisième métacarpe et arrondi sur la largeur. Pensez à tenir compte de l'arche de la main.
Représenter la tête des métacarpiens avec des sphères,
Dessiner le dessus des doigts en leur donnant une direction/un rythme et une longueur,
Dessiner ensuite le dessus de chaque articulation entre les phalanges pour donner de la perspective à chaque doigt,
Il ne reste plus qu'à finir les détails des contours des doigts.

Dessiner en perspective est le plus compliqué à réussir et pourtant c'est grâce à cela que la main sera réaliste. Les étapes en images sont certainement plus parlantes.
N'oubliez pas que seule la pratique vous permettra de progresser et qu'on peut être un très bon copieur en étant un piètre dessinateur.
Inspirez-vous de vos propres modèles, vous progresserez davantage dans le temps.

Derniers conseils
Dans tous les cas, pour devenir un dessinateur accompli, la clé est de s’entraîner et de s’entraîner encore. En cours de dessin ou seul.
Apprendre le dessin, c’est aussi savoir observer. Parmi les astuces incontournables, voici quelques conseils simples à appliquer pour les mains, mais aussi pour apprendre à dessiner des personnages, dessiner un paysage, ou encore dessiner une nature morte :

Procédez toujours par division et non par addition.
C’est-à-dire qu’il faut prendre le modèle dans sa globalité et le diviser en plusieurs parties pour garder la cohérence de l’ensemble.
Prenez les bons repères pour tracer les points principaux du dessin, prolongez les lignes, calcules les bons angles…
Simplifiez les lignes pour tracer une esquisse réaliste avant de dessiner les détails,
Prenez en compte les espaces négatifs, c’est-à-dire les espaces vides. C’est une des clés pour apprendre à reproduire les formes.

En synthèse :

Apprendre à dessiner prend du temps et notamment apprendre à dessiner une main, la partie du corps certainement la plus compliquée à maîtriser avec le visage et les pieds.
Le tout est de procéder par étapes en utilisant la technique de la moufle, celle du gant puis en dessinant une main mécanique.
Bien étudier l'anatomie d'une main, ses proportions et sa manière de bouger est crucial pour représenter une main réaliste.
N'oubliez pas qu'elle est également reliée au poignet et à l'avant-bras et ne s'agite pas toute seule dans l'espace comme la main de la famille Adams :)
Ne vous découragez surtout pas ! Il faudra s'entraîner en cours de dessin et entre pour progresser et pouvoir dessiner une main sans sourciller en quelques minutes.
Au début, cela risque de vous prendre plusieurs heures de travail notamment pour la représenter dans toutes les positions et situations possibles.
Maintenant que vous savez par où commencer pour dessiner une main, à vos crayons ! Et n’oubliez pas votre gomme…

3-Planches anatomiques

Pour l’anatomie du corps, il n’y a pas de secret, il faut vous munir de planches anatomiques pour ne pas commettre d’erreurs grossières. C’est avec la pratique que vous vous améliorerez.
personnellement je me suis procuré quelques livres et documentations pour mes travaux. j’utilise également des photos de bodybuilders pour les muscles hypertrophiés…

Traité d'anatomie


Je suis sur que ça vous est déjà arrivé :
vous avez une image en tête :
un immense décor de plaine avec toute une foule de personnage…
quelque chose en plongée peut-être…
dans les tons chauds.
et là... : c’est le drame.
Le concept art qui était si détaillé dans votre tête n’a rien avoir avec ce que vous avez peint.
Tous les détails que vous aviez imaginés sont là, mais c’est comme s’ils avaient été dessinés par votre petit cousin de 8 ans.
À quoi est-ce dû selon vous ? Vous ne maîtrisez pas ce qu’on appelle plus communément « les bases en Dessin »

LES 3 DIFFÉRENTS TYPES DE DESSIN

LE DESSIN D’OBSERVATION
Maîtriser le dessin d’observation est la première étape pour progresser sereinement dans l’apprentissage du dessin.

LE DESSIN D’IMAGINATION
Le dessin d’imagination consiste à transformer une scène mentale en dessin « plat » sur une feuille en deux dimensions.

LE DESSIN D'ETUDE
Dessiner pour comprendre, concevoir...
Là où le dessin d’observation reposait sur un dessin « passif », ce que je vois en face de moi, le dessin d'étude réside dans la compréhension du monde qui nous entoure.
Vous ne vous dites plus "traçons ce trait que je vois, ici" , mais "pourquoi ce trait est ici ?"

LES BASES DU DESSIN
Ce que je décris par « les bases » pourrait être défini ainsi :
toutes les règles ou codes permettant de représenter la réalité.
À noter qu’ainsi « les bases » peuvent différer en fonction de l’endroit où on l’apprend ou de la période à laquelle on les apprend changeant ainsi le « style » de dessin.
Un exemple pour mieux comprendre :
le concept de la Perspective n’a été découvert par Filippo Brunelleschi qu’après 1425. Ainsi la plupart des tableaux peints avant cette période se voient pourvues d’une perspective complètement fausse.
Etait ce moins bien dessiné ? Non. Simplement, le style de dessin est différent.
Il en va de même à notre époque. Il existe différents styles de dessin.
On pourrait même dire qu’il existe autant de styles que de personne qui dessinent, mais bon, revenons à notre sujet. Maintenant que nous avons définis ce que recouvre le terme « les bases », quelles sont-t-elles ? Je suis sympa, je vous ai fais un petit sommaire pour mieux vous y retrouver. Vous pourrez cliquer sur la section qui vous intéresse le plus TABLE DES MATIÈRES La lumière Les différents types de lumières Comportement de la lumière sur différentes matières La couleur Théorie des couleurs Relativité des couleurs L’espace La perspective Le cadrage La composition Le vivant L’anatomie humaine Le squelette et la myologie Les différentes morphologies L’anatomie animalière Ouep… ça fait quand même pas mal de choses à maîtriser. Mais pas de panique beaucoup de ces « domaines » sont liés entre-eux. Ainsi, si vous comprenez la lumière, vous comprendrez les matières. Il en va de même pour le cadrage et la perspective. Une autre bonne nouvelle : vous n’êtes pas obligé de tout maîtriser à la perfection. En fonction de votre style de dessin, vous pourriez même ne pas utiliser certains domaines. N’oubliez pas qu’il n’y a pas que l’hyperréalisme dans la vie 😉 ! Détaillons un peu plus ces domaines afin d’en comprendre leur intérêt.

Les outils du dessin

Dessiner avec quoi


Carrés


Les craies carrés Conté


 Rembrandt, Autoportrait, 1630, gravure, Rijksmuseum

Les Carrés Couleurs de Conté à Paris permettent à la fois un travail précis et nerveux grâce aux arêtes des bâtonnets, ainsi que des aplats grâce à la tranche du carré. Ils offrent une belle gamme de couleurs qui ne se limite pas à celles sur la photo, loin de là...

pierre noire


La pierre noire est un outil de dessin au noir sombre et mat, constitué d'ampélite, souvent originaire de Bretagne, ayant la propriété de comporter de l'alun.
On trouve la pierre noire le plus souvent sous forme de crayon, brut ou entouré de bois, ou encore sous forme de craie rectangulaire.
Elle est utilisée pour les esquisses, mais aussi pour les dessins plus raffinés. Elle a été très utilisée pendant la Renaissance, souvent sur papier gris ou brun, et souvent accompagnée de rehauts de gouache blanche, d'encre de Chine sèche ou en lavis, de lavis de bruns, ou encore de sanguines.
La pierre noire employée avec la sanguine et la craie blanche est une technique dite « aux trois crayons ».
La majorité des grands peintres de la Renaissance ont dessiné avec cet outil.

Fusains


Le fusain est une branche de saule ou de fusain d'Europe carbonisée en vase clos.
Bien que concurrencé par des produits plus élaborés (craies et mines de différents types), le fusain reste un outil de dessin irremplaçable.
Si beaucoup d'artistes depuis la Renaissance ont utilisé le fusain (Léonard de Vinci, Verrocchio, Dürer, Pontormo), peu d'œuvres ont été conservées parmi lesquelles celles de Carrache, Baroche, Reni ou Dominiquin. Le mot fusain ou fusin, comme instrument de dessin, est attesté en français depuis 17041. Les artistes le désignaient aussi sous le nom de charbon de Garais.
Cependant, pour Karl Robert, « l'essor du fusain remonte à 1847 ou 1848. ».
Cet usage n'est pas sans rapport avec le goût de l'époque pour le rendu des lumières.
Plus que les crayons, la pierre noire, la sanguine, en effet, le fusain se prète aux aplats et au rendu du modelé.
Classiques (Prud'hon) et Romantiques (Delacroix, Goya) s'en servirent comme instrument de dessin.
Les post-impressionnistes en firent un usage plus approfondi, tels Degas, Redon et surtout Seurat. Ce dernier réalisa de nombreuses études préparatoires à ses œuvres pointillistes et (et c’est la majorité) de dessins indépendants (série des 'Noirs') au fusain qui lui permettaient de travailler la composition par plans de valeurs, recherchant les volumes sans avoir recours à la ligne et analysant les jeux d’ombres et de lumières au seul moyen des gris.
Auguste Allongé fut un des maîtres du fusain au XIXe siècle. Il enseigna le dessin au fusain et publia en 1873 un traité sur cet art qui fut traduit en plusieurs langues.

mine de plomb


La mine de plomb, parfois également appelée style de plomb, crayon de plomb ou pointe de plomb est un outil d'écriture et de dessin en forme de crayon, généralement sans étui de bois contrairement au crayon (parfois appelé aussi crayon à papier, crayon à mine, etc.), qui est composé de plomb, d'argent ou d'alliage à base de plomb, de bronze ou d'étain.
Le terme mine de plomb en minéralogie est un synonyme désuet du graphite, pris ici dans son sens originel, « pierre destinée à écrire ou dessiner ».
La première utilisation du plomb dans le domaine de l'écriture a été le tracé de lignes fines sur les supports d'écriture pour assurer la rectitude des lignes écrites. Égyptiens, Grecs et Romains utilisent de petits disques de plomb (en latin : plumbum) qu'ils glissent le long d'une règle pour « régler » le papyrus ou le parchemin.
Les mines de plomb pointues pour régler, mettre en page et dessiner sont attestées dans des écrits au XIIe siècle ; le moine Théophile écrit que l'on « dessine sur les parchemins avec un style formé d'un alliage de trois parties de plomb pour une partie de bronze. »
Différents minerais de plomb, taillés en baguettes, seront également utilisés ; leur fragilité les fera recouvrir de cuir ou enchâsser dans une gaine de bois dès le XIVe siècle. Ils sont les ancêtres du crayon. En allemand on utilise le mot Bleistift pour « crayon », signifiant littéralement « crayon de plomb », qui montre bien l'origine du crayon, de même qu'en anglais le mot lead (dans lead pencil) désigne aussi bien le « plomb » que la « mine » de crayon.
Lors de dragages de la Seine à Paris sous le Second Empire, de nombreuses mines de plomb en plus ou moins bon état, datant du Moyen Âge au XVIIIe siècle, ont été découvertes. Ces crayons de plomb étaient en grande partie fabriqués et vendus dans les échoppes situés sur les parapets du pont Neuf, d'où leur présence dans le fleuve.

Graphite


Un crayon est un instrument de dessin et d'écriture. Il est constitué d'une petite baguette de bois servant de gaine à une mine de la même longueur, l'extrémité de la baguette étant parfois recouverte d'une gomme à effacer. Lorsque la mine est usée, on taille le bois en maintenant la forme conique de l’extrémité, de manière à dégager une nouvelle longueur de mine, au moyen d’un canif ou d’un taille-crayon ou d'un bouton à retour sur le portemine (mine rétractable).
L'usage d'un stylet solide et sec, concurremment à l'encre, remonte à l'Antiquité. La pointe de métal a été longtemps utilisée pour réaliser des dessins ou pour écrire rapidement, l'écriture destinée à être conservée se faisant à l'encre avec les outils appropriés.
Les Romains utilisent un stylet de plomb, puis un alliage de plomb et d'étain. Cette pratique est à l'origine du terme mine de plomb, toujours en vigueur bien qu'il n'existe plus de véritable mine « en plomb » depuis le milieu du XIXe siècle.
Le mot anglais pour « mine » est toujours lead (« plomb »), comme l'allemand utilise Bleistift ou « pointe de plomb ».
Au cours du Moyen Âge on expérimente divers expédients, des sortes de mines qu'on entoure de bois pour les protéger de la casse. Au XVIIe siècle, on découvre en Angleterre un important gisement d'un minerai noirâtre dont on pense alors que c'est une substance semblable au plomb, d'où le nom qu'on lui donne, plombagine. Il s'agit en fait de graphite.
Le crayon moderne a été mis au point indépendamment par l'inventeur autrichien Joseph Hardtmuth en 1792 (l'Allemagne disposait de gisements de graphite de qualité très inférieure) et par le chimiste français Nicolas-Jacques Conté en 1795 pour remplacer le graphite pur (la plombagine) dont l'importation d'Angleterre était interdite par le blocus.
« Il mélangea du graphite moulu très fin avec de la poudre d'argile, en fine pâte qu'il compressa en mines, et après séchage les mit au four.
En variant le temps de cuisson, la température, et la proportion argile/graphite il obtint des mines de diverses duretés. »
Conté définit une échelle de dureté en chiffres de 1 (le plus doux) à 5, qui correspondait pratiquement à celle de Brockmann en lettres dont il est parlé plus bas.
La marque Conté a été rachetée par la société Bic en 1979 et a fêté ses 200 ans en 19853.
Avant la généralisation de l'invention de Conté, le crayon, préfigurant le portemine actuel, était un tube métallique fendu et muni d'une petite bague coulissante pour maintenir la mine, ceci aux deux extrémités, ce qui permettait d'utiliser deux mines différentes (plombagine et craie blanche, sanguine, sépia, etc).
Par la suite, pour le dessin technique ou de précision, le crayon « en bois » a été remplacé par le portemine utilisant des mines aux diamètres calibrés de 0,3 - 0,5 - 0,7 ou 0,9 mm (pour les principaux formats), ou encore des mines de 2 mm ou 3,15 mm.
L'Angleterre vint donc plus tard que le continent à l'usage du crayon en bois.
On continua à fabriquer des bâtons carrés de graphite pur. En 1838, Henry Bessemer invente une méthode pour comprimer la poudre de graphite et reconstituer des bâtons de graphite solide à partir des déchets de l'exploitation.
Aux États-Unis, des fabricants s'installent :
le premier est William Munroe, en 1812.
On doit à Ebenezer Wood le premier usage de la scie circulaire et le façonnage hexagonal des crayons.
La fabrication intensive et la consommation de cèdre (Red cedar) pour le bois des crayons sont telles au début du XXe siècle qu'on en vient à récupérer le bois des menuiseries et des barrières, avant de recourir au Incense cedar (Calocedrus ou cèdre à encens, une variété proche du Thuya), un bois qui ressemble au cèdre mais qui provient de forêts aménagées, et qui est encore majoritairement utilisé.
Cependant Bic réalise maintenant des crayons dont le bois est remplacé par de la résine de synthèse (à base de matériaux recyclés) qui est plus résistante et ne provoque pas d'échardes en cas de brisure.
En France, en revanche, des crayons de bois sont toujours fabriqués selon la technique traditionnelle mise au point par Nicolas-Jacques Conté.
La Compagnie Française des Crayons fabrique aussi tous les crayons beaux arts (sanguines, pierres noires, pastels, fusains, etc) pour la marque Conté à Paris, elle détenue par le groupe Colart.
Le 30 mars 1858, Hymen Lipman dépose un brevet pour la gomme fixée à l'extrémité du crayon.

Poudres


Bien réussir son dessin nécessite d’avoir souvent recours à des poudres de graphite et fusain.
Ces poudres peuvent évidemment être assimilées à un crayon graphite ou à un fusain puisqu’elles sont susceptibles de produire les mêmes effets que ces divers instruments.
Aussi, si l’on préfère la poudre à l’outil lui-même c’est également parce que la réalisation d’aplats au moyen d’une grande et large mine n’est pas toujours suffisante.
Auquel cas, l’artiste cherche alors à obtenir des masses de plus en plus homogènes et couvrantes à l’aide des poudres de graphite et fusain qui, elles, réussissent à très bien faire l’affaire.
En décidant de se servir d’une grosse mine de graphite ou d’un fusain, chacun pourra se rendre compte que les fonds à remplir dans un dessin deviennent de plus en plus simples à produire.
Cependant, plus la surface à remplir est étendue, plus il sera judicieux de laisser la place aux poudres de graphite et fusain. En effet, pour cette technique de rechange, la texture et les rendus ne changent pas, avec à la clé la possibilité d’être bien plus productif dans le travail de génération d’ombres et de lumières.
Il existe par ailleurs de nombreuses façon d’étaler correctement les poudres de graphite et fusain, le choix de l’un de ces procédés dépendant essentiellement de l’effet désiré par le dessinateur. Ainsi, le premier « outil » pour se servir du graphite en poudre est la main, outil qui a quand même pour inconvénient le fait que l’on puisse laisser des empreintes sur le papier.
Il y a encore le chiffon, la peau de chamois, ou alors un simple papier capable de retenir convenablement la poussière de graphite.
On prendra le soin de préciser que les poudres de graphite peuvent varier du point de vue de la couleur ou de l’utilisation qui en est faite. En effet, les commerces peuvent en proposer avec un aspect sanguin ou sépia, d’autres étant plus sombres, proches du noir ou du gris métallisé.
Aussi, certaines poudres de graphite et fusain sont classiques et gardent les mêmes effets et réactions que les mines de crayon et fusain, tandis que d’autre encore peuvent être diluées à l’huile ou à l’eau.
Retenons que les poudres diluables à l’eau sont des poudres de graphite et fusain aquarelle. Cela ne signifie rien d’autre que le graphite en question peut être passé au pinceau mouillé à l’eau, et offrir ainsi plus de possibilités créatives à l’artiste.